Circulation en inter-files, calcul des ETP, perception de la sécurité routière, réforme du permis de conduire, et contrat-type : Ce qu’il faut savoir en 2025
Avec les récentes évolutions en matière de réglementation, de pratiques de conduite et de gestion administrative, les acteurs du secteur de la formation à la conduite ont du pain sur la planche. Ces changements touchent aussi bien les auto-écoles, les formateurs que les conducteurs eux-mêmes. Voici un tour d’horizon des grandes nouveautés qui impactent le quotidien des auto-écoles et leurs relations avec leurs élèves en ce début d’année 2025.
1. Circulation en inter-files : Une nouvelle règle pour les deux et trois roues motorisés
Après plusieurs années d’expérimentation, la circulation en inter-files (CIF) des deux et trois roues motorisés est désormais officiellement autorisée dans certains départements français. Conformément au décret publié fin 2024, cette pratique est régulée dans des zones spécifiques et sous certaines conditions strictes. Les départements concernés sont principalement ceux où la densité du trafic est particulièrement élevée, comme l’Île-de-France, les Bouches-du-Rhône ou encore la Haute-Garonne.
La circulation en inter-files permet aux conducteurs de motos et scooters de circuler entre les files de véhicules lorsque le trafic est dense ou ralenti, à condition que la vitesse soit inférieure à 50 km/h. Toutefois, cette liberté s’accompagne de responsabilités, tant pour les motards que pour les autres usagers de la route.
Impact pour les auto-écoles :
Cette modification nécessite une adaptation des formations dispensées aux élèves. Les futurs conducteurs de deux et trois roues doivent désormais apprendre les règles précises de la CIF et être formés à anticiper les comportements des automobilistes dans ce contexte. Pour les formateurs d’auto-écoles, il s’agit de mettre à jour les supports pédagogiques et d’intégrer ces nouvelles dispositions dans les modules pratiques, tout en sensibilisant l’ensemble des usagers à cette cohabitation sur la route.
2. Calcul automatique des équivalents temps plein (ETP) : Un gain de temps administratif
La gestion administrative des auto-écoles peut parfois devenir un véritable casse-tête. Pour simplifier les démarches, le gouvernement a introduit un calcul automatique des équivalents temps plein (ETP) pour les établissements de formation. Les auto-écoles disposent désormais d’un mois supplémentaire pour transmettre leurs données via la plateforme dédiée.
Cette réforme vise à réduire la pression administrative et à faciliter le suivi des effectifs. Le calcul des ETP permet aux auto-écoles de mieux gérer leur organisation interne, de justifier leurs effectifs auprès des autorités et de démontrer leur conformité aux réglementations en vigueur.
Impact pour les auto-écoles :
Ce délai supplémentaire est une bonne nouvelle pour les responsables administratifs. En outre, l’automatisation des calculs permet de limiter les erreurs et d’alléger les tâches chronophages, permettant aux équipes de se concentrer davantage sur leur cœur de métier : la formation des conducteurs.
3. Perception de la sécurité routière : Un sondage inquiétant sur le partage de la route
Une récente étude menée par un institut spécialisé en sécurité routière met en lumière une dégradation de la perception de la sécurité sur la route. Ce sondage, réalisé auprès de plusieurs milliers d’usagers (automobilistes, motards, cyclistes et piétons), révèle que 65 % des personnes interrogées estiment que le partage de la route s’est détérioré au cours des cinq dernières années.
Les principales préoccupations exprimées incluent le non-respect des distances de sécurité, une vitesse excessive dans les zones urbaines, et une méconnaissance croissante des règles de priorité. Cette tendance met en lumière l’importance de maintenir une formation continue pour les conducteurs, qu’ils soient débutants ou expérimentés.

Impact pour les auto-écoles :
Les résultats de cette étude montrent clairement la nécessité de renforcer la sensibilisation aux règles de partage de la route. Les auto-écoles jouent un rôle clé dans ce domaine, en inculquant à leurs élèves des comportements respectueux et sécuritaires. Par ailleurs, les moniteurs pourraient intégrer des exercices spécifiques visant à améliorer la cohabitation entre les différents types d’usagers.
4. Réforme du permis de conduire : Modernisation et digitalisation de l’apprentissage
La réforme du permis de conduire, effective depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, marque un tournant majeur pour les auto-écoles. Afin de rendre l’apprentissage plus accessible et adapté aux attentes des jeunes générations, de nouvelles mesures ont été mises en place. Parmi elles, l’intégration de formations digitales et personnalisées occupe une place centrale.
Les élèves peuvent désormais suivre une partie de leur formation théorique en ligne via des modules interactifs, des vidéos pédagogiques et des tests de connaissances accessibles à distance. Cette digitalisation vise à rendre l’apprentissage plus flexible tout en garantissant un suivi individualisé grâce à des plateformes dédiées.
Impact pour les auto-écoles :
Si cette réforme ouvre de nouvelles opportunités, elle nécessite également des investissements en termes de matériel et de formation des équipes. Les établissements doivent se doter d’outils numériques performants et former leurs moniteurs à l’utilisation de ces nouvelles technologies. Cela représente un défi, mais également une occasion d’améliorer l’expérience client et de se démarquer dans un secteur en pleine évolution.
5. Nouveau contrat-type pour le permis B : Transparence et harmonisation des prestations
Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, un contrat-type révisé est obligatoire pour toutes les auto-écoles proposant une formation au permis de conduire de catégorie B. Ce contrat, défini par l’arrêté du 11 octobre 2024, vise à harmoniser les pratiques des auto-écoles et à garantir une plus grande transparence dans les relations entre les établissements et leurs élèves.
Ce document précise notamment :
- Les prestations incluses dans le forfait (cours théoriques, heures de conduite, frais administratifs, etc.).
- Les modalités de paiement et les éventuels frais annexes.
- Les obligations respectives des deux parties (auto-école et élève).
Impact pour les auto-écoles :
Bien que ce nouveau contrat standardise les pratiques et améliore la confiance des élèves, il oblige les établissements à adapter leur gestion commerciale. Les auto-écoles doivent s’assurer que leurs offres et leurs contrats sont conformes aux nouvelles exigences légales. Une communication claire avec les élèves sera essentielle pour éviter tout malentendu et favoriser leur satisfaction.
Conclusion :
Une année 2025 sous le signe du changement
Entre la généralisation de la circulation en inter-files, la simplification des démarches administratives, les inquiétudes croissantes autour de la sécurité routière, et les réformes visant à moderniser l’apprentissage de la conduite, les auto-écoles font face à une année riche en défis et en opportunités. Ces évolutions nécessitent une capacité d’adaptation constante, mais elles permettent également de valoriser le rôle essentiel des auto-écoles dans la formation de conducteurs responsables et bien préparés.
Pour rester compétitif dans ce contexte en mutation, il est essentiel d’anticiper ces changements, de former les équipes et de mettre à jour les pratiques pédagogiques. Une auto-école proactive et bien informée sera toujours en mesure de répondre aux attentes de ses élèves, tout en respectant les nouvelles réglementations.